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un jour en avion
19 octobre 2017

A 600Kmh

La semaine dernière, j'ai concrétisé un rêve de gosse : j'ai volé à bord d'un avion de chasse. Et quand je parle de rêve de gosse, ce n'est pas une expression : je me souviens encore du jour du 14 juillet où j'allais chaque année avec mon père admirer la Patrouille de France. Et, chaque fois, je me promettais que je monterais un jour à bord d'un de ces appareils. Il m'aura fallu « quelques » années pour y arriver, mais la valeur attend souvent le nombre des années, contrairement à ce que prétend Don Rodrigue. Et la valeur d'un tel cadeau nécessite de faire quelques économies. :) Ca s'est déroulé vendredi dernier, à l'aérodrome de Pontoise, où je me suis présenté aux alentours de 10 heures. Est-il utile de préciser que j'étais un peu agité ? Je ne pense pas. Après avoir été accueilli et avoir rempli les formalités d'usage, après qu'un instructeur m'ait présenté l'appareil et les consignes de sécurité, j'ai finalement pu passer à la partie tant attendue : j'ai enfilé ma combinaison de vol et j'ai rejoint la piste. Là m'attendait le Fouga Magister. C'était l'appareil qu'utilisait la Patrouille de France lorsque j'allais la voir avec mon père. La boucle était bouclée : le rêve devenait réalité. Avec quelques surprises à l'intérieur. L'avion revenait tout juste d'un vol. Lorsque j'ai rejoint l'appareil, j'ai croisé sur le chemin le passager précédent. J'aurais dû prêté attention à son teint cireux, mais la curiosité l'a emporté : je lui ai demandé comment cela s'était passé ; et il m'a annoncé qu'il s'était évanoui. Je savais pourtant bien que la curiosité est un vilain défaut ! L'estomac noué, je me suis installé à bord de l'appareil et me suis harnaché au siège. Quelques check-lists plus tard, on quittait enfin la terre ferme. Je m'attendais à me retrouver collé à mon siège, mais la poussée initiale est en fait régulière. Comme me l'a expliqué le pilote, les décollages sur les starting-blocks coûtent beaucoup trop chers en kérosène. Toute la première partie du vol a été plutôt paisible, et m'a permis de m'acclimater tout en douceur à ces sensations nouvelles. Puis le pilote m'a demandé si j'étais prêt pour la phase acrobatique. J'ai répondu que oui. Mensonge, à l'évidence. Car rien de ce que j'avais pu lire ne m'avait préparé à ça ! Et c'était tant mieux ! Le pilote a d'emblée ouvert le bal avec un looping. Nous avons pris de l'altitude avec une vitesse ascensionnelle phénoménale. La pression était très forte et mon corps tout entier semblait vouloir disparaître dans le siège. Je devais me contracter pour éviter le blackout (l'évanouissement en raison d'un trop faible afflux sanguin au cerveau). En quelques secondes à peine, nous sommes passés de 3000 pieds à 6000 pieds. A mesure que nous montions à la verticale, notre vitesse allait décroissant et la pression de même. Une fois au sommet du looping, je me suis retrouvé sur le dos, suspendu dans le vide, tout en étant plaqué au siège par la force centrifuge. Notre vitesse n'était plus que de 100 km/h (alors qu'elle approchait les 600 km/h au début de l'évolution). Puis ça a été la chute, à couper le souffle. Nouvelle sensation d'écrasement, nouveau besoin de se contracter. Puis les figures se sont enchaînées, à tel point qu'il me serait impossible de dire dans quel ordre. Pendant les quelques secondes de détente entre chacune, je tentais de retrouver mes points de repère, qui changaient sans cesse de place : la terre passait au-dessus, en dessous, à ma gauche et à ma droite. Saisissant ! Entre deux séries de tonneaux ou après un vol dos, le pilote me demandait si j'étais toujours avec lui, et je répondais chaque fois avec un grand sourire. Car, curieusement, en dépit de la violence des acrobaties et de l'impression que mon corps allait lâcher, je me sentais bien. J'avais rêvé de cet instant toute mon enfance et il était hors de question de m'évanouir ou d'avoir seulement peur ! Quand je suis redescendu du Fouga, j'étais épuisé comme après un marathon, mais heureux comme jamais. Retrouvez toutes les infos sur cette activité de baptême en avion de chasse Fouga Magister en suivant le lien.

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