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un jour en avion
2 mars 2015

La santé de plus en plus dans l'impasse

Le 20 janvier, face à la fronde des médecins, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a accepté le principe d’une révision profonde du projet de loi santé. Quatre groupes de travail ont été créés pour réécrire les articles les plus critiqués. Réunissant professionnels de santé et représentants de l’Etat, ils devraient proposer de grosses modifications. L’appellation «?service public territorial de santé?» (SPTS) va disparaître. Cette formulation a choqué les libéraux : ils y ont vu un signe que les autorités régionales de santé, qui ont déjà la haute main sur la vie des hôpitaux, allaient organiser leurs conditions d’exercice. Or ils ne veulent pas d’une organisation hiérarchique. Tout le monde s’accorde toutefois pour coordonner les soins sur une base locale, pour faire plus de prévention et mieux répondre aux besoins des populations. Mais les médecins plaident pour une organisation informelle partant de la base, le médecin traitant, sous forme de «?communautés territoriales de santé?». Ils veulent généraliser les expériences de création de postes de «?coordinateurs de soins?» sur les territoires. Personne n’est pressé de déshabiller les médecins pour distribuer des tâches à d’autres?: la vaccination aux pharmaciens, la prescription de substituts nicotiniques aux sages-femmes, etc. Le sujet crispe tout le monde?: les généralistes, mais aussi les professionnels à qui on demande de faire des tâches qu’ils ne peuvent ou ne veulent pas toujours exercer. L’exécutif ne voit pas non plus d’urgence. Il lui importe surtout que les textes permettent de réagir en cas d’urgence, type épidémie appelant des vaccinations massives. Mais il ne se battra pas contre ceux qui exigent que toute délégation parte du médecin traitant. Le flou subsiste sur l’issue de la négociation avec les cliniques. La ministre de la Santé veut absolument réaffirmer le rôle central de l’hôpital dans le service public, pour se distinguer de la droite. Mais les cliniques devraient pouvoir continuer à faire tourner des services d’urgences, en respectant toujours l’interdiction des dépassements d’honoraires, dans ces services et pour les actes pratiqués juste après. Les médecins libéraux, qui ont claqué la porte du groupe de travail, restent persuadés que les directeurs d’établissement vont s’entendre avec l’administration sur leur dos et réduire leurs honoraires. Habituellement fixés au 1er mars par le gouvernement, les tarifs hospitaliers de l’année 2015 n’ont toujours pas été publiés. Les travaux «?sont en cours?», pour une publication «?courant mars?», indique le ministère. Les hôpitaux sont furieux de ce retard, qu’ils jugent très pénalisant. Ils doivent continuer de fonctionner normalement et les nouveaux tarifs s’appliqueront de manière rétroactive après leur publication, précise le gouvernement.

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